Raiponce avait du mal à réaliser qu’elle avait quitté Storybrook ! L’excitation qu’elle cherchait à contenir depuis son départ était désormais en train de la faire trépigner de joie ! Elle l’avait fait ! Ces sentiments si familiers de liberté l’avaient envahi sitôt qu’elle avait quitté la maison, en pleine nuit. Cela lui rappelait sa première journée hors de sa tour ! Sauf que cette fois là, elle était avec Eugène. Eugène qu’elle cherchait désespérément depuis que la malédiction était levée, et que ses souvenirs lui étaient revenus ! Eugène qui restait introuvable, comme s’il cherchait à la fuir !
Bien qu’elle savait qu’elle n’était pas chez elle, dans son royaume, elle ne parvenait pas à admettre que son unique amour ne puisse être ici. Elle ignorait dans quel endroit féerique elle se trouvait. Mais elle ne baissait pas les bras ! Elle refusait de perdre espoir ! C’était le plus beau cadeau que l’on puisse donner, et il était hors de question qu’on le lui arrache ! Et si Dieu était clément aujourd’hui, elle ne tarderait peut être pas à croiser le chemin de son « true love » !

Pourtant, au fur et à mesure qu’elle s’enfonçait dans d’épais bois, sa joie et sa candeur commençaient à s’envoler. Ne risquait-elle pas de se perdre ? Ou bien d’avoir des problèmes ? Et si Eugène n’était pas là, et qu’il lui arrivait malheur à elle ? Qui viendrait alors la sauver ? C’était son rôle à lui, et à personne d’autre ! Et elle n’avait toujours croisé personne ! Elle ne pouvait cependant pas être seule dans le coin tout de même ! C’était pas croyable ! Lassée par sa fuite et sa longue marche, elle alla s’asseoir sur une racine qui sortait de terre. Elle aussi elle voulait prendre la fuite ? Mais les autres l’en empêchaient, l’obligeant à rester là.

Petit soupir d’Arcadia. Vraiment, elle commençait à désespérer. Elle n’allait jamais trouver Eugène si ça continuait ! Ou bien, vu le rythme que ça prenait, elle le retrouverait lorsqu’elle serait vieille et ridée ! Qui sait, elle passerait peut être toute sa vie à tenter de le retrouver ! Posant ses coudes sur ses genoux et sa tête sur ses poings, elle se mit à observer l’horizon, en cessant de penser. C’est comme si elle avait appuyé sur le bouton off. Mais ce n’était pas ce qu’il y avait de plus efficace contre les pensées angoissantes.

En proie à ses réflexions, Raiponce n’avait pas entendu quelqu’un s’approcher. D’ailleurs, elle n’aurait pas pu l’entendre, puisque la personne qui se trouvait désormais dans son dos n’utilisait pas la même manière de se déplacer qu’elle ! Toujours est-il qu’elle était une proie si facile, à ce moment là ! N’importe qui aurait pu l’abattre ! Ce garçon, là, il aurait pu. Il aurait eu l’avantage, c’est indéniable ! Oui, il l’aurait eu. Mais il ne le fit pas. Et sa voix jaillit si soudainement, alors que le silence était partout ! La jeune blonde sursauta, surprise. Comme si elle avait pu s’attendre à ce que l’on vienne la déranger, là, maintenant ! Elle n’avait encore croisé personne, elle était donc persuadée d’être seule sur l’ile ! Et voilà que non ! Elle fit volte face, ses cheveux traçant des arabesques plus ou moins gracieuses dans les airs, et put enfin dévisager le jeune homme qui l’avait surprise. Elle aurait bien voulu lui hurler dessus ! Après tout, il l’avait effrayé ! Mais son coté gentil l’empêchait de se montrer cruelle, qu’importe la personne qui se trouvait en face. Elle avait toujours cet espoir un peu fou qu’il y avait une part de lumière partout où l’ombre se trouvait. C’était stupide de croire cela, mais pour elle, c’était la manière la plus intelligente qui puisse exister de réussir à changer quelqu’un de mauvais en quelqu’un de bon. Elle aurait voulu changer Gothel, par exemple. Elle savait que la jeune femme n’était pas si mauvaise que cela ! Elle en était sure ! Pourquoi, alors, n’essayait-elle pas ? Tout simplement parce que l’horrible femme avait blessé Eugène, bien des années plus tôt. Et ça, c’était impardonnable !

Au fond, Raiponce savait que si Gothel s’excusait, elle lui pardonnerait. Elle l’aiderait même, en lui chantant sa chanson, le plus souvent possible ! Pourquoi donc être si avide de jeunesse éternelle, au point d’en devenir cruel ? La jeune fille ne put pas y réfléchir. L’homme qui se trouvait en face d’elle, même s’il avait l’air d’être un adolescent, lui adressait à nouveau la parole. Il avait, collé sur ses lèvres, ce petit sourire arrogant qui rappelait à Miss Arcadia celui de Jack. Ses yeux s’éclaircirent. On allait l’aider ! Ce garçon avait l’air gentil ! Si elle avait su qu’en fait, ce jeune homme était peut-être pire que le diable ?

▬ Je suis perdue oui. Et je cherche quelqu’un, peut-être l’auriez-vous vu ? C’est un homme, d’environ…vingt ans. Enfin, probablement. Et il…Il…Je ne sais pas à quoi il ressemble, mais…

C’est vrai ça. Elle ignorait à quoi Eugène ressemblait dans ce monde. Elle, elle avait perdu beaucoup de cheveux, durant le voyage. Alors lui, il était peut-être chauve ? Ou gros ? Qui pouvait savoir ?! Elle ne pouvait donc même pas donner de description exacte de lui. Le garçon risquait de trouver cela étrange. Au fond, Raiponce l’était sans doute. Sans le connaitre, elle aurait pu voler à son secours. Oui, le terme est bien choisi, je sais. La générosité de la demoiselle était sans faille. Elle essaya de se calmer, et reprit d’une voix légèrement découragée.

▬ Je sais seulement qu’il faut que je le retrouve.

Une lueur dépitée luisait au fond de son regard. Elle plaçait actuellement tous ses espoirs sur les épaules de cet inconnu. Mais elle avait passé toute sa vie précédente à craindre le monde. Aujourd’hui, elle ne voulait plus trembler au moindre bruissement de feuille !

[HRPG : Désolé pour le temps de rép ! >.< ]