Je me sentais tomber, et je n'avais rien à me raccrocher pour arrêter ma chute. J'étais en train de passer un coup de balai dans un bureau désert quand tout a coup le sol s'était dérobé sous mes pieds. J'ignorais ou j'allais, j'ignorais même si j'allais atterrir... Je n'avais jamais vécu une telle chose, j'avais la sensation étrange que mon coeur était en train de se soulever de ma poitrine, de se décoller petit à petit avec la progression de ma chute, que mon cerveau tournoyait à toute vitesse à l'intérieur de mon crâne. Je me sentais tellement mal que j'aurais pu vomir quand tout à coup je me sentis atterrir durement au sol. Aïe... Je m'en tirerais sûrement avec un beau bleu...
Je me suis relevé rapidement en frottant mes vêtements et j'ai observé l'environnement qui m'entourais. J'étais dans une grande forêt qui semblait sans fin. J'inspirai un grand coup, puis j'ai retiré mon gilet pour le nouer autour de mes hanches. Il faisait plus chaud ici qu'à Storybrooke. Storybrooke... J'ai alors réalisé : j'étais libre. Je n'étais plus enfermée entre les limites magiques de ma ville, j'étais partie. J'allais enfin vivre une aventure, MON aventure ! Maintenant j'étais assez excitée, quoique intriguée... J'ai commencé à me frayer un chemin parmi les fougères et les arbres quand j'ai aperçu une plante étrange, semblable à un buisson de ronces et suintant une sorte de liquide noire. Je l'ai prudemment contourné puis j'ai continué mon chemin. J'ai regardé autour de moi, afin de déniche r d'éventuelles plantes ou baies comestibles, car même si pour l'instant je n'avais pas faim (je venais de manger) il valait mieux prévoir en avance... Cependant je ne trouvai rien et commençai à m'inquiéter, car la forêt était toujours la même, j'étais incapable de savoir d'où j'étais partie, j'avais perdu tout sens de l'orientation. Je n'avais trouvé ni nourriture ni signe de vie... Est ce que cet endroit était habité, au moins ? J'en étais de moins en moins sûre, au fur et à mesure de ma progression. Je n'aimais pas être aussi seule. Depuis la mort de mes parents adoptifs, depuis cette journée où je les ais enterrés et depuis la semaine qui avait suivi et que j'avais passé à vivre seule dans ma maison ravagée... Ça avait été la semaine la plus dure de mon existence. Après la malédiction avait effacé ces horribles souvenirs et la douleur était passée, remplacée par des désirs de rébellion... Je voulais fuir, loin de la société, mais même là l'idée de faire cavalier seul ne m'emballait pas... Je voulais trouver quelqu'un pour m'accompagner, bien qu' il m'était difficile d'accorder ma confiance aux gens. J'avais réussi à l'offrir à Mlle Goyle, puis à Raven Queen ma meilleure amie après la fin de la malédiction, mais c'était tout. Plus j'essayais de me rappeler l'ancienne Elena, celle qui avait encore ses parents, et moins j'y parvenais, ce qui ne faisait qu'accroître ma douleur. Ils me manquaient tant... Eux, ils auraient su par où aller, ils auraient su trouver de la nourrit ure, ils auraient décelé rapidement la présence de vie ici... À présent j'étais découragée, je n'en pouvais plus. À bout de forces j'ai fini par crier :
- Hé ho ! Il y a quelqu'un, ici ?!
Un craquement dans mon dos me fit me retourner.