neverland is our home.

Encore une nouvelle journée à Neverland à ne rien faire d'intéressant. Assis sur l'une des plus grosses branches d'un arbre de la forêt, je réfléchie. Enfin, si penser au gamin que je dois ramener à Pan peut être considéré comme une réflexion de grande intelligence. Je ne sais même pas pourquoi il le cherche, ni même pourquoi il semble si important de le trouver et de le lui apporter. Mais comme à chaque fois qu'il s'agit de Peter, je n'ai pas cherché plus loin, je ne me suis pas posé plus de questions et j'ai accepté sa demande. Trouver ce gosse. Plus facile à dire qu'à faire. Comment suis-je censé le trouver ? Dois-je attendre qu'il me tombe sous la main ou dois-je le cherche sans relâche ? Je n'en sais rien. Je ne sais même pas son nom, ni même d'où il vient. C'est assez ironique d'ailleurs et cela m'exaspère énormément. Si je pouvais le trouver vite, j'en serais plus que satisfait. Je n'aime pas courir après les gosses m'énervent ; enfin … seulement quand ils ne sont pas des enfants perdus. Mais je crois aussi que je n'aime pas le fait que Peter lui porte autant d'intérêt et – bref. C'est chiant. C'est tout ce que je peux dire. Et je ne sais même pas si le petit nouveau que j'ai trouvé est celui recherché. Cela me déroute. A un point inimaginable. Ne pas le trouver aussi vite que le veux m'énerve, m'exaspère. Je voudrais l'avoir devant moi maintenant, mais je ne dois pas me faire de faux espoirs, je suis sûr que le destin fait en sorte de retarder ce moment. Espèce d'enflure. Toujours là pour se moquer des gens. Je lui referais bien le portrait, si je l'avais en face de moi, ce fichu Destin. Mais il ne se montre jamais sous forme humaine. A croire qu'il s'agit là d'une invention.

Je me tourne brusquement en entendant mon prénom et fixe l'un des garçons perdus qui détient peut-être l'enfant que recherche Pan. Je souris d'un air amusé avant de descendre de mon perchoir pour me retrouver face à eux. Le gamin a l'air perdu. Apeuré. Attristé. Dérouté. Et rien que le fait de voir toutes ses émotions passées les unes après les autres sur son visage enfantin me donne envie de rire. Mais je n'en fais rien. Je me contente de rester impassible face à lui et le fixe d'un regard perçant. On devrait le lui amener, maintenant que nous sommes de retour à Neverland. Deux jours. Deux longues journées où je n'ai pas mis les pieds sur cette île. Bizarrement et comme toujours, quand je ne suis pas dans les parages, je ne me sens pas chez moi. Et j'ai peur. Oh non. Pas peur de mourir. Mais peur d'arriver et de voir que Pan a été blessé. C'est … enfin … c'est mon ami. Le plus proche de mes amis, alors je pense que oui, je peux l'appeler ainsi. Du plus loin que je me souvienne, il a toujours été là pour moi et pour … hmpf. Je ferais mieux de ne pas y penser. Je soupire et replace ma capuche sur ma tête avant de faire signe aux personnes étant venues avec moi de me suivre. Pas besoin de faire le sale boulot tout seul, merci. Je me charge des combats, de la tactique à prendre et … en fait, je suis le leader, quand Pan n'est pas là. Du moins, j'en ai bien l'impression. On se déplace en vitesse, certains riant tandis que je garde un œil sur le petit. Il doit avoir autour des douze ans. En réalité, je n'en sais rien. Je ne lui ai même pas demandé. Peut-être est-ce une erreur de ma part ? Je n'sais pas. Nous arrivons très vite au camp, sans trop d'efforts, sans être essoufflé. Peter est là, avec d'autres enfants perdus. Je fais signe aux personnes derrière-moi qu'ils peuvent partir et j'attrape l'enfant par le bras pour le tirer à ma suite. Il ne se débat même plus. Il ne parle même plus. Il ne m'insulte même plus. Il doit sûrement être effrayé pour agir de la sorte. Peut-être. Je ne sais pas. Je ne lis pas dans les pensées. « Pan ! » Je l'interpelle avec un faible sourire avant de m'arrêter à quelques mètres de lui, tenant toujours le bras de l'enfant.

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when will you find this heart of the truest believer ?

La nuit tombe doucement sur l'île de ma création. Un doux sourire vient flotter sur les lèvres, tandis que je fixe l'océan sous mes yeux, tranquillement assis en haut de mon arbre de pensée. C'est un endroit très important pour moi, celui où j'ai retrouvé ma jeunesse, celui où je suis devenu Peter Pan. Je souris, croisant les bras sur mon torse et m'adosse tranquillement à la branche, fermant les yeux tandis que le doux air qui flotte au Pays Imaginaire me détend. Et tranquillement, ma flûte posée sur mes cuisses, je me repose. En ce moment, sans les pirates ou les indiens, la vie à Neverland est un peu ennuyante. De plus, j'ai aujourd'hui envoyé Felix et une partie de mes enfants perdus à la quête de ce garçon au cœur si spécial. Ils savent que je recherche un garçon, mais n'ont aucune idée de pourquoi j'en ai besoin. Quand le moment sera venu, je trouverais quelque chose pour le leur dire, mieux vaut ça plutôt qu'ils découvrent la vérité. Tandis que j'émerge de mon sommeil, réveillé par l'arrivée de personnes sur mon île, un sourire satisfait prend place sur mes lèvres et je m'étire en me redressant, me concentrant pour disparaître et revenir aussitôt après au pied de l'arbre. Je ris doucement, passe une main dans mes cheveux et disparaît à nouveau pour revenir dans le camp. Là, je vois certains enfants nettoyer la table ou les lit, tandis que d'autres s'entraînent à l'arc ou se battent. Un sourire mauvais prend place sur mes lèvres, je fais apparaître un arc dans mes mains et le pointe sur Luc, l'une des dernières recrues, puis dans la seconde d'après, une pomme apparaît sur sa tête. « Hum, ne bouge pas.. Elias ! Prend ton arc et shoote la pomme ! Shoote ! »

Je vois le nouveau trembler mais rester immobile et j'incite les autres à regarder en criant avec moi, ordonnant à Elias de tirer. Ce dernier lance un regard visiblement désolé à Luc avant de tirer, plantant la flèche dans l'arbre en face, la pomme bien transpercée par cette flèche empoisonnée. J'éclate de rire en tapant dans mes mains, ayant fait s'envoler mon arc, et attrape une pomme dans les airs avant de la découper et de la manger doucement. « Les autres devaient bientôt revenir, Luc, Elias et Jin, allez chercher à manger. Oh et.. Les jumeaux là, partez aussi avec eux. » Tous m'obéissent, et j'allume un feu en claquant des doigts avant de m'asseoir sur une des branches basses de l'arbre, une jambe repliée tandis que je dévore ma pomme en réfléchissant. Mes pensées effleurent mon endroit secret, mon passé, ce garçon spécial. Mais tout à coup, un autre garçon bien plus unique traverse mon esprit lorsque j'entends sa voix prononcer mon nom. Je me relève d'un coup en me tournant vers lui et sourit faiblement, admirant un instant son visage balafré avant de fixer le garçon accroché à son bras. Je fronce les sourcils, le regarde de haut en bas et soupire. « Bonsoir Felix, les autres. Hum, y'en a qui sont partis chercher à manger.. » Je m'approche et attrape le menton du garçon en le fixant de haut en bas, fait la moue. « Ce n'est pas lui. Mais bon, il restera avec nous ce soir, demain je déciderais de son sort. » Ma bonne humeur s'envole, je soupire et repars vers la table, énervé. Décidément, je ne le trouverais jamais !

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Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse du gamin que Pan recherche. Après tout, il ne nous a même pas dit à quoi il ressemble. Pas d'âge minimum, pas de couleur de cheveux, pas de taille … rien. C'est comme chercher une aiguille dans une meule de foin, mais je préfère ne rien dire. Hors de question de le contredire. Je ne l'ai jamais fait et ce n'est pas maintenant que cela va commencer. Quoi que .. Il faudrait que j'y réfléchisse un peu. Cela commence à devenir exaspérant de chercher une image floue. Je le rejoins alors et hoche de la tête en l'entendant annoncer que certains sont partis chercher à manger. Ma lèvre supérieure se retrousse légèrement lorsqu'il dit que ce n'est pas celui qu'il recherche. Évidemment, comment est-ce que cela pourrait être lui ? Il m'a l'air trop … lâche. Oui. C'est le mot exacte. Il n'a pas cessé de geindre pendant tout le chemin. Mais si Pan pouvait me donner un indice, aussi. Ce serait beaucoup plus facile. Je soupire longuement et relâche le bras du garçon sans remord, ne le regardant même pas. Qu'il reste ou qu'il parte, qu'il meurt ou qu'il vive, cela m'importe peu. Pan s'éloigne, le visage légèrement crispé, signe qu'il est énervé. Et l'on peut dire que c'est de ma faute, mais également que ça ne l'est pas. C'est assez contradictoire et compliqué à expliquer, mais il faudrait vraiment que je lui demande quelque chose pour que je puisse reconnaître le garçon dont il a besoin. D'ailleurs, pourquoi est-il si important à ses yeux ? Je soupire, replaçant ma capuche sur ma tête, celle-ci s'étant légèrement relevée à cause du vent. Je regarde autour de moi et ignore le fait que certains garçons perdus soient en train de se battre. Les rejoindre serait une bonne idée, mais je n'en peux plus de ne rien savoir. C'est blasant. Exaspérant. Déroutant. Et j'ai l'impression de n'être qu'un pion. Qu'un simple sbire alors que je suis ici depuis plus de trois cent ans. Comme s'il ne pouvait pas me faire confiance. Je soupire et tire un peu sur ma capuche, celle-ci cachant un peu plus mon visage balafré. Non pas qu'il me dérange ou que cette cicatrice soit quelque chose dont j'ai honte. En réalité, je m'en fiche un peu. Ce n'est pas une chose à laquelle je porte une grande attention. Je ne suis pas vraiment là pour plaire à qui que ce soit, même ci – hmpf. J'inspire et plisse le nez avant de partir vers Pan pour m'installer à côté de lui. Je ne sais pas si l'on trouvera ce gamin un jour, mais tout le monde essaie au mieux. Il devrait le savoir. Même si je sais très bien qu'il ne s'en satisfait pas et qu'il ne sera satisfait que lorsqu'il aura ce qu'il veut depuis si longtemps. « Désolé … Ce n'était pas le bon .. encore une fois. » Dis-je en le regardant. C'est vrai. Je m'en veux. Mais dans le fond, je ne peux rien y faire. Après tout, je ne suis ni magicien, ni devin. Mais on le trouvera ce gamin, qu'importe le temps que cela prendra. Après tout, on a l'éternité devant nous, non ? Je soupire longuement avant de me décider à me lancer. Au pire, il sera énervé et ne me parlera pas pendant quelques jours, au mieux il me répondra … ou peut-être pas. « Dis … Quand est-ce que tu comptes nous – ou me dire pourquoi tu as besoin de ce gamin à tout prix ? » Voilà. C'est dit. Je continue de le regarder. Je ne dois pas me montrer faible ou je-ne-sais-quoi-d'autre. Cela n'a jamais été dans ma nature et ce n'est pas maintenant que cela va commencer, même s'il s'agit de Pan.

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