Depuis que la malédiction avait été rompue, Emma Swan avait offert à Rumplestiltskin une véritable occasion de retrouver son fils ; et cette chance, le magicien ne comptait pas la laisser filer entre ses doigts. Mais, avant de pouvoir se lancer à la poursuite de Baelfire, il devait trouver un moyen de franchir les limites de la ville sans courir le risque de perdre la mémoire. S’il était persuadé qu’une solution lui permettrait de traverser cette frontière en toute sécurité, il devait à présent découvrir laquelle.

Malheureusement, pour le moment, toutes ses réflexions demeuraient stériles. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir retourné le problème dans tous les sens ! En toute honnêteté, ça le rendait malade de savoir que son fils était là, peut-être beaucoup plus près qu’il ne se l’était imaginé, mais de ne pas être en mesure d’aller à sa rencontre. Vingt-huit années s’étaient écoulées, vingt-huit longues années durant lesquelles le Dark One avait été privé de magie, coincé dans une ville-prison, et contraint d’attendre que la sauveuse daigne venir le libérer. S’il avait consentit à faire ce gros sacrifice, c’était pour pouvoir serrer Baelfire dans ses bras, s’amender de ses erreurs dans l’espoir d’obtenir son pardon.

S’aidant de sa canne, Gold s’avança jusqu’à la ligne rouge tracée grossièrement sur le bitume. Elle représentait la limite de la ville ; au delà de laquelle les souvenirs des habitants de Storybrooke s’évanouissaient dans le néant. Un pas de plus et l’antiquaire perdrait la mémoire. Il en était conscient. Il se résigna à rebrousser chemin, non sans lâcher un soupir de résignation, lorsque quelque chose retint son attention. Une sorte de vision qui impliquait la femme qu’il aimait et qu’il pensait avoir perdue depuis longtemps : Belle.

Il avait été surpris, mais agréablement, de la retrouver quelques jours auparavant, alors qu’il la croyait morte. En apprenant que Regina l’avait enfermée durant la malédiction, et pire encore, qu’elle avait osé le manipuler lui, le plus puissant mage de tous les temps, Gold s’était juré d’obtenir vengeance. Pour le moment, il était surtout focalisé sur ses retrouvailles avec Baelfire, mais un célèbre dicton n’énonce-t-il pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ? Tôt ou tard, Regina devrait répondre de ses actes... peut-être plus tôt que prévu, en fin de compte.

Aussi rapidement que son handicap le lui permettait, Gold pris la direction du centre-ville ; Belle se trouvait dans sa boutique... il en était quasi-certain... il la voyait étendue, inerte sur le sol, pour sûr, Regina était là dessous ! Il se planta devant la vitrine, leva simplement la main en l’air et la porte de son échoppe s’ouvrit à la volée. Il se félicita mentalement d’avoir ramené la magie à Storybrooke, elle lui facilitait grandement son quotidien.
En pénétrant à l’intérieur, il constata que son mauvais pressentiment était fondé : Belle était effectivement inanimée, tandis qu’un homme se tenait tout près d’elle. Un homme que Rumplestiltskin ne connaissait pas. Mais, il allait passer un mauvais quart d’heure. Le mage s’approcha de celui qu’il croyait être responsable de la léthargie de Belle. « C’est Regina qui t’envoie, c’est bien ça ? » s’écria-t-il en saisissant Cyrus par le cou. Il resserra un peu plus fort son emprise, comme s’il cherchait à étrangler le jeune homme.